The day after.

D'anciens collègues de travail,comme moi,à la retraite,sont passés me prendre ce matin pour un thé au café"le Mouloudia".Comme toujours,ça grouillait de monde,peut-être un peu plus que d'habitude,l'ivresse de la veille et ce soleil à faire fondre du plomb n'ont aucun effet sur les habitués de ce lieu où beaucoup,aujourd'hui disparus,manquaient à l'appel,je pense particulièrement à Mekki Achour à son ami Mohamed Toto,que Dieu ait leur âme.D'autres amis aussi n'assisteront pas à cet anniversaire du 5 Juillet.Allah yarham Ahmed Tahi, Lakhdar Berroukeche,Hadj Kerroum Aouadi, Tayeb Ghani.Mon Dieu,comme ils sont nombreux à nous avoir quittés ces dernières années,souvenons-nous et ayons une pieuse pensée à Mohamed Hamadou,Rachid Kerfouf,Hachemi Aoued,Zahaf, Abdelkader Rekrak,M'hamed Merabti, Mohamed Zerouali,Abdelkrim Ouanezar...Ils ont appartenu à Saida et Saida en tire fierté. Je m'égare et le thé refroidit.
Nous sommes le 5 Juillet.Le cinquantième depuis l'indépendance de notre pays.Le drapeau national,aux couleurs vert,blanc et rouge,continue d'orner notre ciel,bercé par une petite brise qui rafraichit par petits moments cette atmosphère suffocante qui annonce un ramadhan dur,dur,mais que la foi devra nous aider à supporter.La veille,le ciel au dessus de nos têtes,s'était illuminé de mille et un feux,lancés de pas loin de Si l'Hadj Abdelkrim,le Saint Patron qui protège l'Heureuse.Des you-you fusaient de partout.Même ma moitié y a mis du sien à la manière"29".C'était beau et bien entendu,toutes les discussions tournent autour.Pour ce jeune connu sur la place,ce n'était qu'un feu d'artifices et comme tel,c'est beau mais éphémère,les couleurs finissent par s'éteindre.Un autre qui n'arrêtait pas de griller cigarette après cigarette accompagnées de petites gorgées d'un café express bien fort,servi dans un "jetable"faisait celui qui en savait plus et peut-être même trop:des milliards.Oui des centaines de milliards."Ils" auraient du penser à élire Saida "Capitale" pour commémorer cette date.Nous aurions profité pour la sortir de cette léthargie.Nous en aurions profité pour construire un autre hôpital,que dis-je,un hôpital,avec toutes ses commodités, évitant ainsi le calvaire des déplacements de nos malades,de leurs familles,vers d'autres villes.Savez-vous par exemple, leur dit-il,que "Saxo"a été évacué en extrême urgence,à trois heures du matin,vers Témouchent pour une simple fistule?Savez-vous que l'un de nos plus anciens médecins a été transféré à Sidi,oui Sidi Bel Abbès,pour un malaise et que ce voyage aurait pu lui être fatal? "Vous demandez trop, intervient un autre,l'air abattu,levez la tête et regardez ce que font ces petits enfants.Ils sont en train de "nager"dans le bassin -jet-d'eau devant la mairie.Nous sommes en juillet sous 40 degrés et la piscine est toujours fermée.Et encore,c'est une piscine construite il y a plus de cinquante ans, quand Saida comptait à peine vingt mille habitants,moins que la population de la cité"Bokhors".Et à H'mida,l'homme aux bretelles,un ancien de la politique,de la critique,de clore les débats:"J'ai bien peur qu'il commence à se faire trop tard pour vos rêves.Les prix du pétrole baissent et même le ministre du budget a dit que les salaires des travailleurs ont atteint le plafond"...