Meriem, « moulet chelama »

La ville a une âme, cette âme se souvient  encore des  ombres  de simples gens,  défilant à toute vitesse dans les esprits de ses habitants, bien que parties pour toujours, elles (ombres) semblent toujours être là, elles continuent d’alimenter  les discussions entre amis, elles nous y mènent très loin dans le passé.  Ces ombres sont celles de ces  hommes et de ces  femmes qui par leur distinction simple mais  originelle, ont marqué la mémoire collective des Saideens. Meriem «  moulet chelama » était de ceux là.  
 

Meriem, appelée communément «  moulet chelama »  avec sa taille imposante, ses grosses  lunettes  de vue, est une  errante qui  a marqué les esprits à Saida.

Tous les Saideens qui se souviennent d’elle ,  savent  tous  que c’est   une femme  sans  problèmes ,elle ne quémandait jamais ,elle n’ importunait nullement les  passants ,et parlait couramment le français, pour sa sécurité peut être , au début des premières années d’indépendance ,elle passait la nuit  devant l’ancien poste de police  de la redoute puis devant le nouveau commissariat à coté du stade des frères Braci.

Pendant toutes ces années, elle ne s’est  jamais séparée de  sa  « chelama », dans laquelle elle  emballait des petites  affaires.

Sa vie, selon des témoignages recueillis auprès certains vieux Saideens, qui l’ont connu,  et qui en savent une partie de son existence, elle est originaire de Sidi Amar, ex franchetti, une localité distante de 25 km de Saida.                      

Pendant les années de la révolution, on dit qu’elle a épousé  un légionnaire avec qui, elle aurait  eu deux enfants.

A  l’indépendance, son mari la quitta en enlevant ses deux enfants, sans qu’elle le sache, elle subit un  choc et depuis cet événement elle est devenue pour les Saideens : Meriem « Moulet chelama ».                                                

Durant ses années d’errance, elle fut  prise en charge par moments,  par de bonnes âmes dont  le regretté Ammi Amar Bouziane( le restaurateur)  qui lui assura soins et  restauration jusqu' à sa mort…et s’en chargea en fin de compte de son enterrement …

Meriem comme beaucoup  d’autres   fait  partie de l’histoire de Saida. Notre ami Hadj Mohamed Mellah  et l’association de Saida sans frontières  devront par devoir de mémoire  extraire de l’oubli , Meriem,Aicha kot kot , Tayfouria , mais aussi Zahaf ,Jebaiba et bien d’autres.  Amicalement.

Et oui je me rapel bien de cette dame , triste histoire pour la separation des ces enfants. Un autre que je croisais souvent dans le quartier du cote du cinema palace et notre rue freres abbas il s appelait el HBIB , il dormait au vieux saida , le pauvre lui aussi etait dans son monde , il etait tjrs silencieux?

Distingué frère "SEGHIER" tu es un GRAND, par ta plume juste, avérée, régénératrice...tu dépoussières nos mémoires qui - malheureusement - ont subi les mêmes métamorphoses que nos rues saidéennes, ces artères qui témoignent de nos histoires, foires et déboires (...) vécues matins et soirs, les pizzerias et fast-foods (faux-KEBAB) n'ont-ils pas délogé les anciennes librairies et autres activités culturelles (intellectuelles!), de même, les artères de nos esprits sont colonisés par ces foultitudes de futilités qui s’ingénient à farcir au mieux un œsophage avide de SAMIRA and Co...
Je me joins à ton ingénieuse idée proposée à notre frère aîné SI MELLAH et mon sosie SI MELLOUKI AEK, qu'ils la mettent à exécution sans frontières

Fraternellement votre

Ouargla le 12.09.2015

De mon côté je retiens qu'il a existé des gens comme Amar Bouziane Allah yerhmah qui, dans la discrétion totale étaient capables d'une véritable charité envers qui en avait besoin.Une race en voie d'extinction.