Hadi eddenia.

C'est un pédiatre sorti des grandes écoles.Il rejoint son beau pays pour servir,pour mettre son savoir au service des enfants de son peuple.Il est engagé dans un hôpital public d'un petit village,depuis une vingtaine d'années.
Notre pédiatre est connu de tous,disponible,d'un dévouement exemplaire,d'une modestie incroyable.Il jouit d'une renommée qui dépasse la ville où il exerce.Il a même refusé maintes propositions de rejoindre des cabinets privés où il gagnerait des dizaines de fois plus que ce qu'il perçoit.
Au moindre coup de téléphone,à n'importe qu'elle heure de la nuit,il répond présent, se rend chez le malade,où qu'il se trouve et refuse toujours les sous qu'on lui tend.
-Non,répond-il je ne peux pas accepter,j'ai déjà un salaire.L'Etat Algérien a financé toutes mes études,j'ai eu la chance de fréquenter des universités,maintenant je suis au service de nos enfants.
Ses consultations se terminent toujours par"Rabbi ijib ech-chifa".
Un jour,son véhicule,une Fiat 128,a un bobo.Il va voir le vulca de son quartier.
-Allah ikhellik,lui dit-il,j'aurais besoin de Vos services,le boulon d'une roue est desserré je ne peux pas prendre des risques,elle m'est indispensable pour me rendre à mon travail,pour rendre visite à mes malades, etc, etc......
Le vulca essuyant ses mains sur sa chemise,prend des airs:il faut que tu me l'a ramènes,je vais voir ce que je peux faire,mais donne-moi du temps,ce ne sera pas pour aujourd’hui.
-Yarham bouk,intervient le Toubib,j'ai au moins deux malades que je dois visiter ce soir et il faut que j'y sois,et puis la voiture est juste à côté,devant l'hôpital
-Enta T'bib(tu es médecin)?questionne le vulca.
-Naâm.A l'hôpital.Entaâ drèri,pédiatre.
-Le vulca prenant de l'importance,:Ma nejemch(je ne peux pas),et s’exprimant dans un français approximatif,Tu dois me la ramener Ta voiture,que je lui passe une visite,que je voie comment sont faits les boulons,que je....,que je…,et puis Tu crois que c'est facile?
-Mais c’est juste un boulon,sinon le reste est bon,Si Mohamed.
-Oui,un boulon,Tu crois que c’est facile un boulon.Tu ne comprends pas,il doit Te manquer une visse,médecin des bzawaz.
Ne s’attendant pas à un tel manque de respect,le sang de notre Toubib ne fit qu’un tour,n’ajoutant pas un mot, il se dirigea vers son vieil immeuble,sauta les marches pour arriver dans sa maison au 3eme étage.
-Fais les valises,dit-il à sa femme.Prends juste ce dont on peut avoir besoin dans l'immédiat,on s'en va.Ne me pose pas de questions.On s'en va.
-Sa femme:Wech bik,ya rajel?
-On s'en va.Que les Chouhadas me pardonnent,que mes malades me pardonnent,cria t-il,éclatant en sanglots.
-Goul li malek(dis-moi qu’est-ce que tu as),osa encore sa femme.
-Stoooop.On s’en va,et c’est dommage.Si tu ne veux pas,je m’en vais tout seul.
Le lendemain matin,il était déjà parti dans son petit village.
Le mois d'après,il avait quitté le pays.