Nos journées ne variaient pas...
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Nos journées ne variaient pas...
* L’école Coranique.
A notre époque, comme tout le monde ne pouvait fréquenter l’école laïque et pour pallier ce déficit, notre communauté y remédiait par la contiguïté d’écoles coraniques « Chri3a ».
Je me rappelle des nombreux maîtres « taleb »tous décédés « Allah yerhamhoum », tels que, Si Madani, Si Ahmed Aïmer, Taleb Allel, Si Kaddour, Si M’hamed Ouïs, etc.…
Ma maman me réveillait, qu’il vente, qu’il neige ou qu’il pleuve, très tôt le matin. Je me débarbouillais puis courait vers l’école où m’attendait ma planchette, qui portait parfois encore le texte coranique inscrit la veille. Je m’installe dans mon coin habituel en grelottant, emmitouflé dans ma djellaba, seul rempart contre le froid légendaire de Saida et commence à réciter à haute voix pour apprendre par cœur.
Chaque élève « guendouz » clamait à tue-tête sa leçon sans se soucier des autres, dans un vacarme indéscriptible et qui curieusement « Soubhan Allah, ne gênait personne, au contraire cela nous stimulait, un phénomène qui doit de nos jours laisser pantois, le meilleur des didacticiens.
Vers sept heures, je m’avançais vers le taleb, assis généralement sur sa peau de mouton »Haïdoura.
Sidi, je lui disais, « j’ai appris ma leçon », je m’accroupissais auprès de lui et récitais mon texte.S’il était satisfait, il me donnait la permission d’aller laver « nemhi » ma planchette de l’argile « sençal », dont elle était enduite pour y inscrire de nouveaux versets dont il me donnait le modèle « tehnach »avec le dos du kalam « qlom », parce que je ne savais pas encore écrire. Sinon je conservais ma leçon de la veille et la révisais.
Traditionnellement, chaque guendouz qui parachevait un Hizb « yekhtem »devait offrir au taleb une agape, généralement c’était de thé avec des beignets tout chauds de chez « Ba Hamadi » ou bien du mssemen,un feuilleté au miel bien de chez nous. Quant au guendouz, il l’avait droit à des congratulations et des cadeaux offerts par les voisins et la famille après avoir fièrement arboré dans tout le quartier, sa planchette décorée et portant le nouveau texte.
C’était la belle époque où tout était clair, où les normes étaient bien établies.
L’Echelle des valeurs était bien respectée.
On acceptait stoïquement toutes les punitions même corporelles et chaque taleb avait sa spécialité, que nous allons raconter plus tard. L.Benkhouda
Mr Benkhouda Laredj- membre super actif
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Date d'inscription : 19/04/2010
Re: Nos journées ne variaient pas...
L'école Coranique . A sept heures, il nous libérait pour que nous ayons le temps nécessaire de nous préparer pour l’école laïque qui commençait à huit heures.
Dès mon arrivée à la maison, ma mère me servait mon café avec le reste réchauffé du dîner de la veille, du couscous en motte qu’on appelait « Tobba », j’en raffolais tellement que j’en mangeais même à tous les « shour »-que je jeunais ou pas-, bien que, superstition oblige, ma mère me défendait d’en manger, sous prétexte qu’elle ( tobba ) « épaissit la cervelle » - « ETT GHALLAD ERRAS »et atténue les facultés d’assimiler.
Je me souviens de toutes ces aberrations si chères à nos mamans, obnubilées par le seul souci de nous protéger, telles que :
-L’apnée « red[color=blue]]chehhna » quand le pleur ne vient pas et l’enfant risque l’asphyxie, nos mamans nous mettaient sous leur robe et chantaient des litanies conjuratoires.
-La dent de lait : quand on arrachait une dent de lait, souvent cariée, la litanie qui allait avec était « débarrasse-nous de cette dent de mule et donne-nous une dent de gazelle ».
- Le Tonnerre : quand l’orage tonnait, elles nous enduisaient le front de suie « hmoum »
Et tant d’illusions et autres chimères héritées sans doute de notre très lointaine africanité.
A l’école, pendant la récréation les bagarres étaient courantes, mais non violentes, les coups blessants, n’existaient pas, les bagarres cessaient dès la culbute de l’adversaire et pour sceller la victoire définitive on lui faisait manger devant témoins un peu d’herbe.
Quant aux filles, elles se tenaient par les dix doigts de leurs mains, bien emboîtés en tentant de faire plier l’adversaire. Les bagarres les plus violentes, consistaient à s’ébouriffer les cheveux en s’arrachant une petite touffe et en l’exhibant comme un trophée « TEBCHECH ».
Dès mon arrivée à la maison, ma mère me servait mon café avec le reste réchauffé du dîner de la veille, du couscous en motte qu’on appelait « Tobba », j’en raffolais tellement que j’en mangeais même à tous les « shour »-que je jeunais ou pas-, bien que, superstition oblige, ma mère me défendait d’en manger, sous prétexte qu’elle ( tobba ) « épaissit la cervelle » - « ETT GHALLAD ERRAS »et atténue les facultés d’assimiler.
Je me souviens de toutes ces aberrations si chères à nos mamans, obnubilées par le seul souci de nous protéger, telles que :
-L’apnée « red[color=blue]]chehhna » quand le pleur ne vient pas et l’enfant risque l’asphyxie, nos mamans nous mettaient sous leur robe et chantaient des litanies conjuratoires.
-La dent de lait : quand on arrachait une dent de lait, souvent cariée, la litanie qui allait avec était « débarrasse-nous de cette dent de mule et donne-nous une dent de gazelle ».
- Le Tonnerre : quand l’orage tonnait, elles nous enduisaient le front de suie « hmoum »
Et tant d’illusions et autres chimères héritées sans doute de notre très lointaine africanité.
A l’école, pendant la récréation les bagarres étaient courantes, mais non violentes, les coups blessants, n’existaient pas, les bagarres cessaient dès la culbute de l’adversaire et pour sceller la victoire définitive on lui faisait manger devant témoins un peu d’herbe.
Quant aux filles, elles se tenaient par les dix doigts de leurs mains, bien emboîtés en tentant de faire plier l’adversaire. Les bagarres les plus violentes, consistaient à s’ébouriffer les cheveux en s’arrachant une petite touffe et en l’exhibant comme un trophée « TEBCHECH ».
Mr Benkhouda Laredj- membre super actif
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