A quoi sert la trémie de Saïda ?

A quoi sert la trémie de Saïda ?
B. Khelfaoui le Quotidien d'Oran du 03 Novembre 2008 p. 22

A l’image de toutes ses voisines, notre chère et vénérée Lalla Saïda, dont son statut d’ancienne prefecture de l’ère coloniale ne l’a pas pour autant érigée en métropole des Hauts-Plateaux de l’Ouest, bien qu’elle ait enfanté deux prometteuses wilayas, en l’occurrence El-Bayadh et Nâama, a eu droit à sa trémie! En effet, si elle n’a pas encore réuni les conditions requises pour prétendre à un emblématique métro, qui serait fonctionnel dans le courant du XXIIe siècle - souci de planification oblige ! - ou à un tramway par le biais duquel elle pourrait se vanter dans un quelconque jumelage, elle a néanmoins bénéficié de sa trémie ! Construite sous le rond-point du carrefour reliant la cité Nasr, la zone industrielle, avec l’axe routier (autoroute) Rebahia/Saïda, elle est bloquée aux automobilistes,
dès la première goutte pluviale qui vient vivifier, pour le bonheur tant des laboureurs que des éleveurs, le grenier du Sud-Ouest ! Le commun des badauds constate, avec ironie, l’aubaine qui s’offre à ces citernes remorquées, dont il est fait appel, en rescousse, qui viennent pomper l’eau bourbeuse des averses, stagnante dans le lit de cet oued artificiel, faute de canalisations évacuantes. Un simple rond-point aurait suffi pour faciliter le traffic routier, notamment avec les risques que présente cet endroit qui fut le lit d’un ancien oued, qui peut à tout moment, à l’exemple de oued Elouakrif maladroitement farci, rejaillir à la surface et déclencher le scénario de Bab El-Oued, Ghardaïa ou Béchar... Et ainsi, l’enveloppe qui lui fut consacrée aurait pu servir pour un autre projet, similaire ou différent, plus rentable et profitable à la ville des eaux. Au demeurant, il serait plus commode - ironie du sort ! - d’utiliser cette trémie, mal placée, comme une bâche d’eau, pour en approvisionner la zone industrielle en hibernation !