Assia Djebbar n'est plus .
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Assia Djebbar n'est plus .
La femme de lettres Algérienne et membre de l’académie française Assia Djabbar est décédée à l'age de 76 ans et selon son vœu , elle sera enterrée à Cherchell. Voici un extrait de son discours à l'entrée de l’académie française .
.L’Afrique du Nord, du temps de l’empire français – comme le reste de l’Afrique de la part de ses coloniaux anglais, portugais ou belges –, a subi, un siècle et demi durant, dépossession de ses richesses naturelles, déstructuration de ses assises sociales et, pour l’Algérie, exclusion dans l’enseignement de ses deux langues identitaires, le berbère séculaire, et la langue arabe dont la qualité poétique ne pouvait alors, pour moi, être perçue que dans les versets coraniques qui me restent chers.
Mesdames et Messieurs, le colonialisme vécu au jour le jour par nos ancêtres, sur quatre générations au moins, a été une immense plaie ! Une plaie dont certains ont rouvert récemment la mémoire, trop légèrement et par dérisoire calcul électoraliste. En 1950 déjà, dans son ‘’Discours sur le colonialisme’’ le grand poète Aimé Césaire avait montré, avec le souffle puissant de sa parole, comment les guerres coloniales en Afrique et en Asie ont, en fait, ‘’décivilisé’’ et ‘’ensauvagé’’, avait-il dit, l’Europe».
SEGHIER Ameur- membre super actif
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Age : 71
Date d'inscription : 08/09/2009
Re: Assia Djebbar n'est plus .
C'est la cousine de la célèbre chanteuse NORA, Rabi yerhamhoum.
agriculteur- membre super actif
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Localisation : Saida
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Date d'inscription : 01/07/2010
Re: Assia Djebbar n'est plus .
Mon ami Seghier,tu as fait un bon choix de cet extrait du discours notre grande écrivaine.Rabbi yarham'ha.
mancer ahsene- membre super actif
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Localisation : saida
Nombre de messages : 2721
Date d'inscription : 01/10/2010
Re: Assia Djebbar n'est plus .
Il y a dix ans, voilà ce que j'écrivais à propos d'Assia DJEBAR juste après son élection à l Académie Française.
Le mérite d’une Algérienne
J’écris contre la mort, j’écris contre l’oubli. Le double rêve est désormais concrétisé. Rendue inoubliable par son œuvre d’abord, la voici immortalisée par son élection à l’Académie française.
Écrire, c’est vivre éternellement. Après 50 années de labeur, de patience d’écoute et de témoignages traduits en œuvre littéraire et cinématographique, et 25 ans après l’admission de la première femme à la coupole, Assia DJEBAR, contrairement à ses pairs disparus, a connu la consécration, ce jeudi 16 juin 2005.
L’historienne entre enfin dans l’histoire, grâce à la dextérité avec laquelle elle a toujours su manier la plume, la caméra et le pinceau. Celle qui incarne toutes les femmes de tous âges, de toutes conditions, les femmes aux corps prisonniers mais aux âmes plus que jamais mouvantes. Celle qui fit ses premiers pas à l’école coranique de Mouzaïa, devra passer par Blida, Alger, Sèvres, Tunis, Rabat, Paris, Strasbourg, les U.S.A., avant d’être reconnue par la Belgique d’abord (1999) puis l’Allemagne (2000).
L’auteure des Impatients a fait preuve de patience et de persévérance, Assia DJEBAR a su attendre avec assurance et sérénité, la reconnaissance par ceux dont elle a choisi la langue, ceux qui ‘’pas si loin de son terroir, avaient commis les Oradours des grottes du Dahra, des tribus qu’on enfume dans leurs refuges souterrains’’ Jacques BERQUE.
Assia DJEBAR met la langue française au service de ces voix qu’elle écoute dans n’importe quelle langue, non écrite, non enregistrée, transmise seulement par chaîne d’échos et de soupirs […] arabe, iranien, afghan, berbère ou bengali, pourquoi pas ? Mais toujours avec timbre féminin et lèvres proférant sous le masque.
Dans leurs appartements, les femmes d’Alger(ie) attendent la nomination au prix Nobel.
Kh. DJEBBAR – LICIR , Le Quotidien d’Oran, édition du mercredi 6 juillet 2005, rubrique Le Quotidien des lecteurs.
Aujourd'hui, je ne puis ajouter grand-chose tellement l'émotion m'étreint. j'ai eu l'occasion de parler d'elle lors de mon intervention à la bibliothèque Ouenzar Abdelkrim, dans le cadre du Festival National de la littérature et du cinéma des femmes algériennes, et qui d'autre mieux qu' Assia DJEBAR peut représenter cette catégorie d'Algériennes, si rares, à avoir exploité l'un et l'autre de ces deux moyens d'expression, elle qui a troqué sa plume, momentanément, contre une caméra, pour donner la voix à toutes les femmes sans exception. Grâce à la caméra, elle a pu faire parler des femmes de sa région, qui ne peuvent accéder à ses livres, écrits en français, donc destinés à une élite. Elle ne voulait exclure aucune femme de son oeuvre. Elle voulait faire d'autres films, malheureusement elle fut confrontée au dictat des patrons de l'audiovisuel de l'époque. Que pouvait-elle? sinon renoncer, la mort dans l'âme, à son projet!
C'est bien fini, tout ça, elle a bien mérité ce repos éternel, après avoir lutté contre la maladie aussi.
Allah yarhmek, Fatima-Zohra. Fatima, à propos de ce personnage si cher aux musulmans, et à qui elle consacre un chapitre dans son livre ''Loin de Médine'', il m'a inspiré une nouvelle '' La déshéritée'', publiée dans le numéro 129-132, de la revue Algérie Littérature / Action, éditions MARSA, Paris, Mars- juin 2009.
Comme quoi, Assia DJEBAR a fait des émules et elle continuera à vivre dans nos coeurs.
Le mérite d’une Algérienne
J’écris contre la mort, j’écris contre l’oubli. Le double rêve est désormais concrétisé. Rendue inoubliable par son œuvre d’abord, la voici immortalisée par son élection à l’Académie française.
Écrire, c’est vivre éternellement. Après 50 années de labeur, de patience d’écoute et de témoignages traduits en œuvre littéraire et cinématographique, et 25 ans après l’admission de la première femme à la coupole, Assia DJEBAR, contrairement à ses pairs disparus, a connu la consécration, ce jeudi 16 juin 2005.
L’historienne entre enfin dans l’histoire, grâce à la dextérité avec laquelle elle a toujours su manier la plume, la caméra et le pinceau. Celle qui incarne toutes les femmes de tous âges, de toutes conditions, les femmes aux corps prisonniers mais aux âmes plus que jamais mouvantes. Celle qui fit ses premiers pas à l’école coranique de Mouzaïa, devra passer par Blida, Alger, Sèvres, Tunis, Rabat, Paris, Strasbourg, les U.S.A., avant d’être reconnue par la Belgique d’abord (1999) puis l’Allemagne (2000).
L’auteure des Impatients a fait preuve de patience et de persévérance, Assia DJEBAR a su attendre avec assurance et sérénité, la reconnaissance par ceux dont elle a choisi la langue, ceux qui ‘’pas si loin de son terroir, avaient commis les Oradours des grottes du Dahra, des tribus qu’on enfume dans leurs refuges souterrains’’ Jacques BERQUE.
Assia DJEBAR met la langue française au service de ces voix qu’elle écoute dans n’importe quelle langue, non écrite, non enregistrée, transmise seulement par chaîne d’échos et de soupirs […] arabe, iranien, afghan, berbère ou bengali, pourquoi pas ? Mais toujours avec timbre féminin et lèvres proférant sous le masque.
Dans leurs appartements, les femmes d’Alger(ie) attendent la nomination au prix Nobel.
Kh. DJEBBAR – LICIR , Le Quotidien d’Oran, édition du mercredi 6 juillet 2005, rubrique Le Quotidien des lecteurs.
Aujourd'hui, je ne puis ajouter grand-chose tellement l'émotion m'étreint. j'ai eu l'occasion de parler d'elle lors de mon intervention à la bibliothèque Ouenzar Abdelkrim, dans le cadre du Festival National de la littérature et du cinéma des femmes algériennes, et qui d'autre mieux qu' Assia DJEBAR peut représenter cette catégorie d'Algériennes, si rares, à avoir exploité l'un et l'autre de ces deux moyens d'expression, elle qui a troqué sa plume, momentanément, contre une caméra, pour donner la voix à toutes les femmes sans exception. Grâce à la caméra, elle a pu faire parler des femmes de sa région, qui ne peuvent accéder à ses livres, écrits en français, donc destinés à une élite. Elle ne voulait exclure aucune femme de son oeuvre. Elle voulait faire d'autres films, malheureusement elle fut confrontée au dictat des patrons de l'audiovisuel de l'époque. Que pouvait-elle? sinon renoncer, la mort dans l'âme, à son projet!
C'est bien fini, tout ça, elle a bien mérité ce repos éternel, après avoir lutté contre la maladie aussi.
Allah yarhmek, Fatima-Zohra. Fatima, à propos de ce personnage si cher aux musulmans, et à qui elle consacre un chapitre dans son livre ''Loin de Médine'', il m'a inspiré une nouvelle '' La déshéritée'', publiée dans le numéro 129-132, de la revue Algérie Littérature / Action, éditions MARSA, Paris, Mars- juin 2009.
Comme quoi, Assia DJEBAR a fait des émules et elle continuera à vivre dans nos coeurs.
l'heureuse- membre super actif
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Localisation : saida
Nombre de messages : 312
Date d'inscription : 04/10/2008
Re: Assia Djebbar n'est plus .
Tu vas rejoindre « ta » Femme sans sépulture, tu vas rejoindre les femmes de la Mecque « Loin de Médine », tu vas quitter ce « Nulle part dans la maison de ton père » pour rejoindre enfin ton père, tu vas quitter ce monde où « Vaste est la prison », tu nous laisses tes « poèmes pour l’Algérie heureuse », si « les Femmes d’Alger (te pleurent) dans leur appartement », elles se sont, désormais, libérées du harem « imposé » ou suggéré par Eugène Delacroix... ! Repose en paix, tu le mérites, et n’oublie pas de saluer majestueusement, là-haut, « notre » Lalla Fatma N’soumer... ADIEU FATIMA, PUISSE LE SEIGNEUR TOUT PUISSANT CLEMENT ET MISERICORDIEUX T'ACCORDE SA MISERICORDE ET T'ACCUEILLE DANS SON ETERNEL PARADIS.
khelfaoui benaoumeur- membre super actif
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Localisation : SAIDA
Nombre de messages : 1456
Age : 62
Date d'inscription : 13/02/2008
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